Introduction
Depuis longtemps Daniel et moi ne sommes plus surpris de recevoir des clients qui n’ont aucune idée du parcours qu’exige la création d’un bijou! En vérité, à moins de faire des démarches pour se faire faire une création spéciale ou une transformation de bijoux appartenant à nos clients, où nous expliquons toutes les phases en détail, les gens ne sont tout simplement pas conscients des étapes pour y parvenir et l’information disponible est très limitée, pour ne pas dire nulle!
Ainsi, nous avons pensé que vous aimeriez en savoir davantage et allons tenter, via ce blogue, de simplifier les démarches!
La majorité des gens croient que les bijoux sont faits en usine, un peu comme une voiture ou un grille-pain. Ils s’imaginent une ligne d’assemblage très moderne et sophistiquée avec des robots et des superviseurs qui s’assurent que le travail est bien fait. En fait, ils s’imaginent qu’il existe des méthodes modernes dans une industrie très ancestrale. Et même si plusieurs choses sont possibles aujourd’hui grâce à de nouvelles technologies dans la fabrication de bijoux, il n’en demeure pas moins que les méthodes de production utilisées depuis des générations n’ont pas été remplacées.
Alors….comment fait-on une bague en 2021?
1 - Le modèle….le design
La première étape, comme la majorité des idées, débute dans la tête de quelqu’un. L’artiste griffonnera un dessin sur un papier de ce qu’il imagine ou il sera ‘’dessiné’’ dans un programme de conception assistée par ordinateur (mieux connu par l’acronyme C.A.D en anglais). Ce procédé créera la base pour la construction d’un modèle qui sera utilisé pour créer la vraie bague. Mais il ne faut pas imaginer que la machine peut remplacer l’homme…ou la femme! En effet, les constructions à l’ordinateur ne sont pas parfaites et surtout sont directement influencées, en bon ou en mal, pas la personne qui opère le logiciel et l’expérience que cette dernière a de la joaillerie. C’est une chose de dessiner sur un ordinateur….il en est autrement lorsque vient le temps d’exécuter le dessin!
Chez nous c’est Daniel qui est l’artiste et qui dessine ‘’sur papier’’ et il est très rare qu’il ait recours à la conception par ordinateur. C’est du vrai ‘’fait à la main’’ et le regarder sculpter un modèle est très impressionnant. Nous en ferons un vlog bientôt!
2 - Le modèle en cire
La deuxième étape consiste à la création de la bague en cire. Cette étape est aussi la plus longue et prend le plus de temps/précision, même en utilisant la conception par ordinateur. Lors de la création à partir d’un dessin, l’artiste doit physiquement sculpter la pièce dans la cire (types de cires différentes selon le besoin), avec des outils définis pour la sculpter. Les coûts pour cette étape varieront selon le degré de complexité du modèle à créer. La même bague au C.A.D. sera un peu moins chère mais les changements sont plus longs à faire. C’est une des raisons pour laquelle nous ‘’sculptons’’ à la main tous nos modèles, Ainsi, nous gardons le contrôle sur le développement du modèle et pouvons faire rapidement des changements, parfois même devant le client. On ne peut pas être plus ‘’sur mesure’’ que ça!
Ainsi, une fois la cire terminée, celle-ci sera la réplique exacte de la bague qui sera conçue en métal.
3 - Le coulage
Cette étape est simple mais complexe en même temps. Disons que nous voulons couler notre bague en or blanc 14K. On utilise le terme « carat » pour permettre de mesurer la pureté de l’or. Le carat de l’or a un impact sur le poids de la bague. Plus le carat est élevé, plus la bague sera lourde. Il faut aussi savoir que l’or pur est 24 carats (24 parties sur 24 parties de la pièce étant de l’or pur sans trace d’autre métal). D’une couleur jaune vif caractéristique, le 24 carats est le plus haut degré de pureté pour ce métal précieux. Aucun revendeur de bijou ne peut donc fournir un bijou en or 25 carats ou 26 carats!!! Et si c’est le cas…..COUREZ!!!
Cependant, l’or est un métal mou, souple et donc malléable. Ainsi, les objets en or pur sont exposés aux chocs et peuvent être sujets à des déformations et rayures. En bijouterie, il est donc mélangé à un ou plusieurs autres métaux pour augmenter sa rigidité. En conséquence, ce mélange va influer sur le degré de pureté du métal et donc la teneur en or. Lorsque nous coulons une bague en 14K, il y aura 14 ‘’parties’’ d’or et 10 ‘’parties’’ d’alliage (souvent le cuivre ou l’argent mais il y a également le platine, le nickel, le zinc ou encore le manganèse).
Finalement, il faut se rappeler que la valeur d’un bijou en or dépend de trois facteurs: Son poids (en gramme); Son carat or (10-14-18-21K) ; La valeur de l’or lors de l’estimation (définie sur le marché boursier et en constante fluctuation).
Les étapes du coulage comme telles sont un peu difficiles à visualiser et nous ferons sûrement une vidéo plus précise sur tout le processus ultérieurement.
Pour les simplifier à ce moment-ci, disons que la cire qui a été sculptée sera ‘’piquée’’ sur un arbre (base conique en caoutchouc) et insérée dans un tube vide en acier. La partie vide est remplie de plâtre de Paris et le tout est mis sous vide afin d’enlever l’air dans le moule. Cette étape est cruciale puisque, si mal exécutée, il y a un risque que notre bague soit mal formée ou qu’on y voit des signes de porosité. D’une façon ou d’une autre, le risque de devoir refaire la cire au complet est très possible à cette étape! Alors avis aux amateurs !
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Lors de la 2e partie de ce blogue, nous verrons comment notre bague sera coulée en or blanc et comment elle pourrait l'être dans un autre métal, mais surtout comment elle peut être reproduite en millions de copies.
Dans la 3e partie, ce sera les étapes de finition qu’elle subira suite au coulage pour en arriver à cette magnifique bague!!!